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Un peu d’histoire

Larochemillay, dominant la voie romaine reliant Bibracte, capitale des Eduens, à la vallée de la Loire, fut dès l’Antiquité occupée par un oppidum romain. Sa position stratégique lui permettait de surveiller les alentours et de protéger l’oppidum de Bibracte. 

Son nom date de l’époque romaine, milites rupes, le rocher militaire ou la roche du soldat. Tout au long de l’histoire, la façon d’écrire le nom du bourg a changé : La Roche de Millay, La Roche Millet, puis en  1793, le Rocher Montagne. 

« A huit ou dix kilomètres au nord-est de Luzy se dressent de hautes montagnes, couvertes de forêts (…), Au sein de ces monts sauvages, on rencontre la commune de La Roche-Milay », jadis la plus importante du canton et la plus étendue de tout le Morvand, avant sa division, en 1862. Sa superficie était alors de 6776 hectares, dont 1999 sont occupés par des forêts. La petite rivière de Séglise la traverse du nord au sud et roule ses eaux limpides au fond d’une profonde vallée ».  Abbé Baudiau.

Le château féodal fut le siège d’une des premières baronnies du Nivernais.

Le bourg s’est développé en situation perchée au pied de la forteresse et sous sa protection. 

Au Moyen Age, la Roche Millay fut le siège d’une importante seigneurie qui aurait « battu monnaie ». Les baux stipulent « mesures de la roche » , et celles ci diffèrent de celle de Luzy.

Affranchi dès le XIIIème siècle, le bourg de la Roche Millet prit de l’importance et ses habitants purent s’honorer du titre de bourgeois.

Au XVème siècle, ils obtinrent du seigneur la permission de se clore de mur (Abbé Baudiau). Il reste de cette enceinte, la tour du restaurant de la tour. De la deuxième enceinte, celle qui protégeait   le château fort, il reste deux tours , dont une est visible de la place du bourg derrière le monument aux morts, dans le parc du château .

La plus grande partie du bourg se trouve « Audelé », c’est à dire au delà des murs. 

Tous les sujets de la baronnie  avaient droit, moyennant cinq sous de rente  par feu, de se retraire avec « leur butin » » (cad leurs effets personnels !) en temps de guerre en ce château où une caserne avait été construite exprès. Les habitants de Champlévrier, paroisse de Chiddes, étaient tenus d’y monter la garde en échange de leur droit de retraite.

A cette époque, Larochemillay avait sept foires par an et un marché le lundi de chaque semaine. 

En 1793, Larochemillay fut débaptisée pour s’appeler « Rocher-Montagne ». Les paroisses de Saint Gengoult et Poil étaient réunies à la commune de Rocher Montagne . 

Le bourg reste chef-lieu de canton jusqu’en 1801.

 En 1845,  six foires annuelles se tiennent encore à Larochemillay. Elle reste une commune importante. Elle est la plus étendue du Morvan (Saint Gengoult et Poil lui  sont rattachés) , et compte autant d’habitants qu’à Luzy (2215 en 1851 et 2326 à Luzy) 

Durant le mandat de Mr René Blanchot, maire de 1929 à 1935, le recensement indiquait 1126 habitants dont 248 dans le bourg. Il y avait une cinquantaine de commerçants et artisans (notaires, tailleurs, bijoutiers , bouchers, boulangerie, cafés, ..). Le dernier recensement en 2012 était de 269 personnes.

Certaines façades en bois , anciennes vitrines, sont encore des témoins de cette époque.                                                        

Le chemin de fer étant passé par Millay et Luzy, à cause du fort enclavement de Larochemillay, a provoqué une chute de l’activité économique puis démographique. 

Mais cela a permis de garder un bourg avec une authenticité remarquable et reposante qui attire touristes, vacanciers, artistes et étrangers.

LES ORIGINES PAROISSIALES

La paroisse de la Roche-Millay dédiée à Saintt Pierre apparaît au IX ème siècle.

Au Moyen Age, la Baronnie de La Roche Millay comptait sept paroisses et possédait des droits dans 24 autres. 

Les barons de La roche fondent les prieurés de Vanoise, de Semelay, de la Vallée et le couvent des Cordeliers qui se situait sur le mont Beuvray

Larochemillay absorba l’ancienne paroisse de Saint-Gengoux (ou Saint-Guengoult) entre 1790 et 1794, puis celle de  Poil, avant de céder cette dernière en 1860 (décret impérial du 9mai1860). 

La paroisse faisait partie de l’évêché d’Autun jusqu’en 1817, puis elle fut rattachée à l’évêché de Nevers. Elle comprenait alors Larochemillay et les hameaux de Couveau, Vanoise et Le Verne.

Les Hameaux de CHAMPROBERT, MONTJOUAN et LAVAULT

Ce groupe de hameaux, le plus occidental de la commune, domine la vallée de Montjouan, face au mont Touleur qui le sépare de Larochemillay.

Champ Robert, selon l’abbé Baudiau, viendrait du latin Campus Roberti. Étymologie contestable car le nom se prononce en patois San Rôbé (é bref), et non San Rôbér (é appuyé), qui se traduirait plutôt par Le champ volé (dérobé).

Champ Robert fut pendant longtemps  une zone d’extraction du minerai de fer. Une carrière de marbre a été exploitée depuis la présence romaine jusqu’aux années 1960, au lieu dit “La Marbrière”. C’était un beau marbre blanc saccharoïde très pur qui attira l’attention des gallo-romains. On retrouve le marbre de Champ Robert dans bien des monuments romains d’Autun et de St Honoré.  L’exploitation fut d’ailleurs reprise aux XIXèmeet XXème siècle, mais dû être abandonnée avant la guerre 1939-45 en raison du coût élevé du transport.

En surplomb de La Marbrière, les vestiges d’un petit château dit “l’Ouche du château” sont encore visibles. Il aurait été le fief d’une seigneurie selon l’abbé Baudiau.

Montjouan et Lavault (autrefois Lavault de Ferrières) ont également été le siège d’une intense activité minière et industrielle.